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Qui donnaient sous la nef d’un vieux cloître abattu ?
Quelques noirs Nécromans, un démon à leur tète,
Nous auraient-ils conduits à la sinistre fête
D’un sabbat inconnu ?

Écloses sous l’œil du mystère,
Partout jaillissent de la terre
De scintillantes fleurs d azur.
Sœurs des étoiles les plus belles,
Toutes répandent autour d elles
L’éclat du saphir le plus pur ;
Et l’œil qui les regarde vivre,
Jouer, folâtrer, se poursuivre,
S’étreindre en caressants assauts,
Croit voir, sous ces bleuâtres flammes,
Briller et voltiger des âmes
Sur de mystérieux tombeaux.

Tout à coup, au dehors, une trombe tonnante
S’engouffre en tournoyant dans la tour rayonnante,
Traverse d’un seul bond toute sa profondeur,
Et, balayant les murs du vent de sa colère,
Refoule vers le sol la flamme du cratère,
Qui s’échappe, remonte, éclate avec splendeur,
S’ouvre en gerbes de feu, s arrondit en arcade,
Ruisselle de la voûte en grésillant métal,
Et retombe, à nos pieds, lumineuse cascade,
En neige d’or et de cristal.