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Garde-la, dans ton sein, ô Terre !
Couve-la dans tes flancs de mère,
Mûris la moisson de métal ;
Une sueur sainte et féconde
A fertilisé de son onde
L’argile du lit nuptial ;
Et quand le fondeur qui t’implore
Viendra, demain, avant l’aurore,
Réclamer ton trésor natal,
Rends-le, sans regret ni murmure,
Dépouillé de la fange impure
Qui ternit son fer virginal !

Et quand un Maître plus sévère
Viendra, plus tard, d’une autre sphère,
Sur son char au brûlant essieu,
Réclamer les moissons humaines
Que gardent tes monts et tes plaines,
Tes mers sans fond et sans milieu,
O Terre, puisses-tu de même,
Au jour de ce réveil suprême,
Nous déposer au pied de Dieu,
Exempts de remords et d’alarmes,
Lavés du péché par nos larmes,
Et purifiés par le feu !

Silence ! Sous ces murs aux voûtes colossales
Aurions-nous réveillé les ombres sépulcrales