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Insensés dont l’orgueil a dit à la nature
Étalée, autour d’eux, dans son faste charnel :
Tu n’es que cendre et pourriture,
Ton Dieu n’est pas le Dieu du ciel !

Qu’ils viennent contempler la seule œuvre de gloire
Dont ce siècle n’ait point à demander pardon ;
Qui fera respecter et bénir sa mémoire
Par les peuples futurs qui vaincront en son nom ;
Et peut-être, à leur tour, verront-ils apparaître,
Du pied d’un autre Oreb et sous la nue en feu,
Dans ces combats de l’homme où s’agrandit son être,
La face visible de Dieu !

L’heure est propice et solennelle,
Tout est morne comme un tombeau ;
La tour, en grondant, nous appelle,
Marchons au feu de son flambeau !
Allons, geôlier, ouvre la cage
Où rugissent tes grands lions ;
Saluons du moins au passage
Les Princes de ces régions !

Hourra ! les voilà donc réunis dans leur antre,
Dressés sur leurs pieds noirs, allongés sur le ventre,
Sinistres, rayonnants, magnifiques, hideux,
Tous ces Mammouths d’airain, géants de l’Industrie,