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Là-bas, dans la futaie, à travers les crevasses
D’un groupe de vieux murs aux ténébreuses masses,
Reluisent de grands feux,
Qui semblent, tout sanglants, éclairer les ravages
De bandits inconnus, chassés de vingt villages
Incendiés par eux.

Partout où brille un point visible,
Pose, sous le regard surpris,
Le spectre d’un monde impossible,
Féerique empire des Esprits ;
La houille, l’argile, la pierre,
Luttent d’éclat et de lumière
Sous des toits par le temps noircis ;
Les champs, les rochers, les collines,
Portent des housses purpurines,
Au lieu de verdoyants tapis,
Et la forêt qui les ombrage
Berce ses oiseaux endormis
Au sein d’un magique feuillage
De topazes et de rubis.

Plongez maintenant sous le dôme
Du lumineux brouillard, qui, sur ce noir royaume,
Déroule, en ondoyant, son manteau constellé,
Le secoue à grand bruit, et fait, par intervalles,
Jaillir, de tous ses plis, des clartés boréales
Dont pâlit le ciel étoile.