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Poursuivons ; Quel spectacle ! A moi, Peintres, Poëtes !
Pour enrichir les Arts de nouvelles conquêtes,
Saisissez le luth d’or, la palette d’émail,
Et venez célébrer, aux pieds de la Science,
Dans sa pompe farouche et sa sombre puissance,
L’Industrie en travail.

Au centre d’une vaste plaine
Féconde en trésors souterrains,
S’élève un rayonnant domaine
Que baigne un fleuve aux noirs bassins ;
Trompé par ce miroir magique,
L’esprit croit voir sortir des eaux
Toute une cité volcanique,
Avec ses brûlants arsenaux ;
Mais aux feux plus vifs de la grève
Reflétés par l’immensité,
S’éclipse la splendeur d’un rêve
Moins beau que la réalité.

Ici, sur un champ fauve, entre deux tours jumelles,
Éclatent, dans la nuit, deux ardentes prunelles
Aux orbites d’airain,
Dont le regard poursuit le voyageur qui passe,
Comme l’œil d’un grand tigre immobile à sa place
Suit les traces du daim.