Épouvantant le ciel d’une nocturne aurore,
Annoncent-ils au loin le vol d’un météore,
Précurseur de grands châtiments ?
Le vaste embrasement d’une ville opulente
Qui, sur un peuple en deuil, dans cette nuit sanglante,
S’écroule avec ses monuments ?
Les dévastations d’un conquérant sauvage
Qui, sur nos champs en feu, promène le carnage,
Poursuivi de longs hurlements ?
Non, l’astre irrité des tempêtes
Ne trouble point l’éclat des fêtes
Qui président à nos travaux ;
Non, le tocsin de l’incendie
Se tait dans la tour endormie
Et des cités et des hameaux :
Non, le vieux lion des batailles
Ne rugit point sous les murailles
Où flottent nos libres drapeaux !
Et cependant le bruit grandit avec la flamme,
Et d’un secret effroi fait frissonner mon âme,
Repliée en mon sein ;
Et je vois, quelquefois, des formes inconnues
Glisser à mes côtés, s’envoler vers les nues,
Ramper sur le chemin,
Et, le pas suspendu, je regarde, j’écoute,
Ignorant s’il faut fuir ou poursuivre ma route,
Ferme, et le front serein.
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