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Portant, avec fierté, dans les plis de sa robe,
Le sort des nations et le destin des rois,
L’Industrie, à son tour, est la reine du globe,
Et son trône s’élève à côté de la Croix ;
Car elle accomplira, par ses travaux austères,
Tout ce que la Conquête a vainement tenté ;
Car elle régnera sur les deux hémisphères,
Par la Paix et la Liberté !

Mais cet avenir si sublime
Que l’homme cherche en haletant,
Et dont il voit briller la cime
A travers un azur flottant,
Ne serait-ce qu’un vain mirage
Planant sur lui pour le tromper,
Et que demain un vent d’orage
Se hâtera de dissiper !

Aux bords de l’horizon, voilé par les ténèbres,
Quelle étrange clarté vient de frapper mes yeux,
D’inonder, tout-à-coup, de ses reflets funèbres,
Ces lourds nuages noirs se heurtant dans les cieux ?
Quel bruit lugubre et sourd s’élève de ces plaines,
S’abaisse, se répand sur les monts, sur les flots,
Semblable au choc confus d errantes voix humaines,
Se brisant en sanglots ?