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de Tesin. Trois marches la conduisent à Milan ou à Turin ou sur les bords du Pô vis-à-vis d’Alexandrie et de Tortone, dans ces lieux où de si grands intérêts ont été disputés ! Il y a de quoi enflammer les généraux élevés à l’école de Bonaparte. Cependant les hommes d’état, habitués à consulter l’histoire et la raison, seront toujours d’accord à démontrer l’absurde folie des expéditions ultramontaines. Observons d’ailleurs que, si cette route admet une nombreuse armée, c’est pour y passer rapidement, et en supposant que la marche n’éprouve aucun obstacle ; or rien n’est si facile que de retarder une armée dans cette longue gaine étroite du Valais où elle mourrait de faim. »

Ce dernier raisonnement qui me paraît très juste, ne s’accorde toutefois pas avec l’opinion de l’auteur sur les dangers que présente la conservation de la route du Simplon pour l’indépendance de la Suisse. Après qu’il a été démontré que le succès d’une invasion ne saurait être basé sur les facilités que pourrait offrir cette route, je ne puis me persuader qu’elle puisse jamais devenir un sujet d’alarmes pour les amis de la paix.