même. Vous avez cherché. Citoyen Général, à faire arriver en même tems deux colonnes par le Gothard et par le Simplon ; mais quelle différence a eu lieu dans ce moment d’arrivée entre les deux colonnes ! L’avant-garde de la division du Gothard, partie le 6. Prairial du pied de cette montagne pour la franchir, n’a pu arriver que le 25. à la hauteur du reste de l’armée de réserve, c’est-à-dire, le matin de la fameuse bataille de Marengo. Quant à l’avant-garde de la division du Simplon, partie également le 6. du pied citérieur de cette montagne, elle a pu combattre aux avant-postes dans les affaires de Montebello, Voghera, St. Julien, Marengo ; mais la 44ème demi-brigade qui fournissait cette avant-garde, réunit en elle un autre genre de mérite bien plus mémorable encore. Son dernier bataillon, commandé par le chef de brigade Saudeur, n’a pu partir du pied citérieur du Simplon que le 16. Prairial ; et grâce aux facilités très-réelles pour les marches qu’offre cette montagne ; grâce aussi, je n’ai garde de vouloir le dissimuler, à l’indicible activité du chef de brigade Saudeur, cinq cents hommes de cette même demi-brigade sont arrivés pour six heures du soir le 25. Prairial sur le champ de bataille de Marengo, avec chacun soixante cartouches : en sorte que, si c’est un bataillon de cette demi-brigade qui a soutenu avec tant de vigueur le premier choc des Autrichiens, c’en est un autre qui a peut-être le plus contribué à décider la victoire, en arrivant avec des hommes frais et un si grand nombre de cartouches, pour appuyer le général Désaix.
On avait dit que le Simplon, à peine praticable pour des hommes, ne le serait jamais pour ces chevaux ; et je l’ai passé la dernière fois, suivi de quinze cavaliers montés, sans avoir été jamais contraint par une nécessité réelle à descendre de cheval.
On avait dit que le Simplon ne se prêterait jamais