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agréable. Le fond est occupé par l’immense chaîne des montagnes qui séparent l’Italie et la Suisse. Dans l’avant-scène, se groupent le Mont Crestèse, le Mont Mazèra, la colline de Trontano ; le pays est couvert d’élégantes habitations dont la blancheur éclatante tranche pittoresquement sur le verd foncé des châtaigniers qui en couvrent les avenues. Toute la végétation annonce un autre climat, comme la physionomie des habitants et leur langage annoncent un autre peuple[1].

De Crévola à Domo la nouvelle route est tracée en droite ligne, sur un plan insensiblement incliné. On traverse un peu plus loin que moitié chemin le torrent de Bugnano sur un pont considérable en bois. Domo d’Ossola, petite ville assez bien bâtie, n’a de remarquable que son site, embelli par la jolie colline du Calvaire qui la domine.

De Domo au Lac Majeur la route suit dans une longueur de 46,000 mètres, la vallée de la Toccia, étant alignée tantôt sur l’une tantôt sur l’autre rive de ce fleuve qu’elle traverse sur des ponts magnifiques, à Villa, près de Mazzone et Menangione. Le site de Villa est le plus remarquable dans ce trajet. L’emplacement du pont rappelle celui de St. Maurice, à l’entrée du Valais. Vis-à-vis de Mazzone, s’ouvre la vallée du Mont-Rosa, moins renommée par sa belle végétation que pour les mines d’or qu’elle renferme. Ce métal précieux s’y trouve dans du granit veiné. Entre Mazzone et le Lac Majeur, on laisse à peu de distance, à sa gauche, le petit lac de Mergozzo, dans le voisinage
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  1. Un autre passage des Alpes aboutit encore à Crévola, celui par le Gries et le val d’Antigoro, un des plus difficiles, mais assez fréquenté pendant les mois d’été par les marchands de fromage qui arrivent du canton de Berne par le Grimsel.