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Valais se trouve tout à coup resserré entre deux immenses montagnes (la Dent de Midi et la Dent de Morcles[1]), et le pont sur le Rhône, à l’entrée de la ville, occupe la vallée dans toute sa largeur. Ce pont, auquel les bases des deux montagnes que je viens de nommer, servent de culées, appartient au Valais, et non conjointement au canton de Vaud, comme le dit Mr. Mallet dans ses lettres sur la route de Genève à Milan. Sa construction hardie, n’ayant qu’une seule arche en pierre de 160 pieds d’ouverture, l’a fait attribuer aux Romains, mais les documens du pays (Die Abschied’s) mettent hors de doute que l’évêque Jodocus Sillenus (de Silinen) l’a fait construire, ou du moins reconstruire, en 1482 ; le même releva tous les monumens qui avaient été détruits dans la guerre précédente en 1475, et fit rebâtir les châteaux de St. Maurice et de Martigny.

À l’entrée de St. Maurice, il reste un rocher saillant à enlever qui surplombe et rend le passage encore difficile pour les chariots d’une grande dimension. D’autres ouvrages sont encore à faire, entre St. Maurice et la base du Simplon, particulièrement entre Sierre et Glyss, pour rendre cette route dans toutes ses parties également belle et commode ; cependant les grandes difficultés étant partout aplanies, la route est depuis 12 ans parfaitement praticable, dans toute son étendue, pour les équipages de toute espèce.

De St. Maurice à Brieg la pente est très-douce. L’inclinaison totale, depuis la base du Simplon jusqu’au lac de Genève, n’est que de 193 toises sur une longueur d’à peu près 60,000. La route traverse Martigny, Ridde, Sion, Siders, Tourtetemagne et Viège où des relais de

  1. Leur élévation au-dessus de la mer est de 9805 et de 9156 pieds.