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l’île du docteur moreau

Chien, mon dernier ami, j’adoptai aussi, dans une certaine mesure, l’habitude de dormir dans le jour, afin d’être sur mes gardes pendant la nuit. Je reconstruisis ma cabane, entre les ruines des murs de l’enclos, avec une ouverture si étroite qu’on ne pouvait tenter d’entrer sans faire un vacarme considérable. Les monstres d’ailleurs avaient désappris l’art de faire du feu et la crainte des flammes leur était venue. Une fois encore, je me remis avec passion à rassembler et à lier des pieux et des branches pour former un radeau sur lequel je pourrais m’enfuir.

Je rencontrai mille difficultés. À l’époque où je fis mes études, on n’avait pas encore adopté les méthodes de Slojd, et j’étais par conséquent fort malhabile de mes mains ; mais cependant d’une façon ou d’une autre, et par des moyens fort compliqués, je vins à bout de toutes les exigences de mon ouvrage, et cette fois je me préoccupai particulièrement de la solidité. Le seul obstacle insurmontable fut que je flotterais sur ces mers peu fréquentées. J’aurais bien essayé de fabriquer quelque poterie, mais le sol ne contenait pas d’argile. J’arpentais l’île en tous sens, essayant, avec toutes les ressources de mes facultés, de résoudre ce dernier problème. Par-