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l’île du docteur moreau

tres dans une dernière étreinte vengeresse. Les blessures de Moreau étaient béantes et noires comme la nuit, et le sang qui s’en était échappé s’étalait en mare noirâtre sur le sable. Alors je vis, sans en comprendre la cause, le reflet rougeâtre et fantômal qui dansait, allait et venait sur le mur opposé. Je l’interprétai mal, me figurant que ce n’était autre chose qu’un reflet de ma lampe falote, et je me retournai vers les provisions du hangar. Je continuai à fouiller partout, autant que je pouvais le faire avec un seul bras, mettant de côté, pour l’embarquer le lendemain dans la chaloupe, tout ce qui me semblait convenable et utile. Mes mouvements étaient maladroits et lents, et le temps passait rapidement ; bientôt le petit jour me surprit.

Le chant discordant se tut pour donner place à des clameurs, puis il reprit et éclata soudain en tumulte. J’entendis des cris de : Encore, Encore ! un bruit de querelle et tout à coup un coup terrible. Le ton de ces cris divers changeait si vivement que mon attention fut attirée. Je sortis dans la cour pour écouter. Alors, tranchant net sur la confusion et le tumulte, un coup de revolver fut tiré.

Je me précipitai immédiatement à travers ma