Page:Wells Ile du Docteur Moreau 1896.djvu/195

Cette page a été validée par deux contributeurs.
183
l’île du docteur moreau

buissons et des ronces. Pourtant, toutes foulées cessaient sur le sol pierreux qui s’étendait de l’autre côté du ruisseau où j’avais vu un bipède boire, et il avait erré au hasard, vers l’ouest, appelant Moreau. Alors M’ling l’avait rejoint, armé de sa hachette ; M’ling n’avait rien vu de l’affaire du puma, étant au dehors à abattre du bois, et il avait seulement entendu les appels. Ils avaient marché et appelé ensemble. Deux bipèdes s’étaient avancés en rampant et les avaient épiés à travers les taillis, avec une allure et des gestes furtifs dont la bizarrerie avait alarmé Montgomery. Il les interpella, mais ils s’enfuirent comme s’ils avaient été pris en faute. Il cessa ses appels et, après avoir erré quelque temps d’une manière indécise, il s’était déterminé à visiter les huttes.

Il trouva le ravin désert.

De plus en plus alarmé, il revint sur ses pas. Ce fut alors qu’il rencontra les deux Hommes-Porcs que j’avais vus gambader le soir de mon arrivée ; ils avaient du sang autour de la bouche et paraissaient vivement surexcités. Ils avançaient avec fracas à travers les fougères et s’arrêtèrent avec une expression féroce quand ils le virent. Quelque peu effrayé, il fit claquer son fouet, et, immédia-