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l’île du docteur moreau

siers et impénétrablement sombres. L’interstice sinueux qui remontait le ravin avait à peine trois mètres de large et il était encombré de débris de fruits et de toutes sortes de détritus qui expliquaient l’odeur fétide.

Le petit être rosâtre continuait à m’examiner avec ses yeux clignotants, quand mon Homme-Singe reparut à l’ouverture de la plus proche de ces tanières, me faisant signe d’entrer. Au même moment, un monstre lourd et gauche sortit en se tortillant de l’un des antres qui se trouvaient au bout de cette rue étrange ; il se dressa, silhouette difforme, contre le vert brillant des feuillages et me fixa. J’hésitai, — à demi décidé à m’enfuir par le chemin que j’avais suivi pour venir, — puis, déterminé à pousser l’aventure jusqu’au bout, je serrai plus fort mon bâton dans ma main et me glissai dans le fétide appentis derrière mon conducteur.

C’était un espace semi-circulaire, ayant la forme d’une demi-ruche d’abeilles, et, contre le mur rocheux qui formait la paroi intérieure, se trouvait une provision de fruits variés, noix de coco et autres. Des ustensiles grossiers de lave et de bois étaient épars sur le sol et l’un d’eux était sur une sorte de mauvais escabeau. Il n’y avait pas de feu.