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VII

l’enseignement de la loi


Alors, quelque chose de froid toucha ma main. Je tressaillis violemment et aperçus tout contre moi une vague forme rosâtre, qui ressemblait à un enfant écorché plus qu’à un autre être. La créature avait exactement les traits doux et repoussants de l’aï, le même front bas et les mêmes gestes lents. Quand fut dissipé le premier aveuglement causé par le passage subit du grand jour à l’obscurité, je commençai à y voir plus distinctement. La petite créature qui m’avait touché était debout devant moi, m’examinant. Mon conducteur avait disparu.

L’endroit était un étroit passage creusé entre de hauts murs de lave, une profonde crevasse, de chaque côté de laquelle des entassements d’herbes marines, de palmes et de roseaux entrelacés et appuyés contre la roche, formaient des repaires gros-