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les pirates de la mer

retourna examiner le cristal, le Marsien n’était plus là.

Ces observations s’étaient poursuivies pendant la première moitié de novembre, et M. Cave, à cette époque, supposant que les soupçons de sa famille quant à l’œuf de cristal étaient calmés, s’aventura à l’emporter et le rapporter avec lui afin de pouvoir, quand l’occasion s’en présenterait, dans la journée ou le soir, se réconforter avec ce qui était devenu rapidement la chose la plus réelle de son existence. En décembre, les travaux de M. Wace, par suite d’un examen prochain, devinrent plus absorbants ; les séances furent à contre-cœur suspendues pour une semaine, et pendant dix ou onze jours — il ne peut mieux préciser — M. Wace ne vit pas M. Cave. Il fut alors pris d’inquiétude, et l’importance de ses travaux ayant diminué, il se mit en route pour les Sept Cadrans. Au coin de la rue, il remarqua des volets à la devanture d’un oiselier, puis à l’échoppe d’un savetier. La boutique de M. Cave était fermée.

Il frappa et la porte fut ouverte par le beau-fils en noir ; celui-ci immédiatement appela Mme Cave, qui était — M. Wace ne pouvait faire autrement que de le voir — enveloppée d’amples voiles de veuve du modèle le plus imposant et le meilleur marché. Sans grande surprise, M. Wace apprit que M. Cave était mort et déjà enterré. La veuve était