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les pirates de la mer

sa petite boutique avec son odeur familière de méthol, de moisi et de renfermé. Et pendant qu’il clignotait des yeux, la clarté du cristal s’affaiblit et s’éteignit.

Telles furent les premières impressions générales de M. Cave. L’histoire en est curieusement positive et circonstanciée. Dès le début, lorsque la vallée apparut d’abord momentanément à ses sens, son imagination fut étrangement frappée, et, quand il commença à apprécier les détails de la scène qu’il voyait, son émerveillement devint une curiosité passionnée. Il vaquait à ses affaires insouciant et distrait, ne pensant qu’au moment où il pourrait retourner à sa contemplation. C’est alors que, quelques semaines après sa première vision, vinrent les deux clients, le tourment et l’émotion que causa leur offre, la façon dont l’œuf de cristal l’avait échappé belle, et tous les événements déjà racontés.

Tant que la chose fut le secret de M. Cave, l’œuf de cristal resta simplement un prodige, qu’on va voir et admirer clandestinement à la façon dont un enfant explore un jardin défendu. Mais M. Wace possède, en sa qualité de jeune savant investigateur, des habitudes d’esprit particulièrement lucides et logiques. Aussitôt que l’œuf de cristal et son histoire lui parvinrent, et qu’il fut certain, après avoir vu de ses propres yeux la phosphorescence du cristal, qu’il existait réellement des preuves