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l’œuf de cristal

réellement dans un but inavoué qui s’expliqua de lui-même plus tard. Le lendemain, en effet, Mme  Cave s’aperçut que l’œuf de cristal avait été retiré de la vitrine et se trouvait maintenant derrière une pile de vieux bouquins traitant de la pêche à la ligne. Elle le replaça bien en évidence. Mais elle ne disputa pas autrement à ce propos, parce qu’une violente névralgie l’en détourna. La journée se passa désagréablement. M. Cave était, pour ne parler que de cela, plus distrait que de coutume et, de plus, extrêmement irritable. Dans l’après-midi, pendant que sa femme faisait sa sieste quotidienne, il retira encore l’œuf de cristal de la vitrine.

Le lendemain, M. Cave eut à livrer pour les dissections d’une clinique d’hôpital une commande de chiens de mer. Pendant son absence, l’esprit de Mme  Cave en revint au cristal et aux meilleurs moyens de dépenser l’argent d’une telle aubaine. Elle en avait déjà imaginé de très agréables, parmi lesquels une robe de soie verte pour elle et, pour tous, une excursion à Richmond, quand le bruit discordant du timbre de la porte d’entrée l’appela dans la boutique. Le client était un maître répétiteur qui venait se plaindre qu’on n’avait pas encore livré des grenouilles commandées la veille. Mme  Cave désapprouvait vivement cette branche particulière du commerce de M. Cave, aussi le pauvre homme, qui avait fait sa réclamation sur un ton quelque