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les pirates de la mer

Il resta à quatre pattes, tête baissée contre le vent, occupé tout entier à remettre les choses en ordre :

— Ah ! — soupira-t-il. — Que rien de ce que je vais commander n’arrive avant que j’aie dit : Allez !… Seigneur ! j’aurais bien dû penser à cela plus tôt.

Il éleva sa faible voix contre la trombe, hurlant de plus en plus fort dans le vain désir d’entendre ses paroles.

— Allons ! ça y est !… Attention à ce que je vais commander, maintenant ! Avant toute chose, quand tout ce que j’ai à dire sera fait, que je perde mon pouvoir miraculeux ; que ma volonté devienne comme la volonté de tout le monde, et que tous ces dangereux miracles finissent. J’en ai assez ! J’aime mieux ne plus en faire. C’est toujours autant, et c’est la première chose. Et voici la seconde : — que je retourne au moment juste où les miracles vont commencer. Que toutes choses redeviennent comme elles étaient juste avant que cette bienheureuse lampe se renverse. C’est une rude besogne, mais c’est la dernière. Est-ce bien compris ? Plus de miracles… toutes choses comme elles étaient… et moi dans le bar du Long Dragon, juste avant de boire ma demi-pinte. C’est bien cela ? Oui !

Il enfonça ses doigts dans la terre, ferma les yeux et dit :

— Allez !…