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l’homme qui pouvait accomplir des miracles

— Seigneur ! — balbutia M. Fotheringay, empêché d’articuler par la rafale ; — j’ai eu une secousse ! Qu’est-ce qui ne va plus ? Un ouragan et le tonnerre ; et il n’y a qu’un instant, une nuit superbe. C’est Maydig qui m’a fait faire quelque bêtise. Quel vent ! Si je continue à jouer avec ça, je suis sûr de quelque terrible accident !… Où est Maydig ?… Dans quel maudit gâchis tout se trouve !…

Il regarda tout autour de lui, autant que les pans voltigeants de sa jaquette le permettaient. L’apparence des choses était réellement étrange.

— En tous cas… le ciel est en place, — se dit M. Fotheringay ; — il n’y a guère que cela qui soit en place. Et même là il semble se préparer quelque abominable rafale. Mais voici la lune, là, au-dessus de ma tête, juste au même endroit que tout à l’heure, brillante comme le plein jour. Quant au reste… Où est la ville ? Où est… ? Où sont toutes choses ?… Et qui diable fait souffler ce vent-là ? Je n’avais pas commandé de vent !…

M. Fotheringay fit de grands efforts pour se remettre sur ses pieds, mais en vain, et en désespoir de cause, il resta à quatre pattes, bien cramponné. Il surveillait le paysage éclairé par la lune, du côté où allait le vent, avec les pans de sa jaquette claquant par-dessus sa tête.

— Sérieusement, il y a quelque chose qui ne va