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les pirates de la mer

tantanée que la lumière. En une seconde, il pensa et voulut :

— Que je me retrouve à terre sain et sauf. Quoi qu’il arrive, que je sois à terre sain et sauf.

Il était grandement temps, car ses habits, échauffés par la vitesse de sa course à travers les airs, commençaient déjà à flamber. Il se trouva à terre après un choc impétueux, mais nullement endommageant, sur quelque chose qui paraissait être un monticule de terre fraîchement remuée. Une masse énorme de métal et de maçonnerie, qui ressemblait extraordinairement à la tour de l’horloge de la place du Marché, toucha terre auprès de lui, ricocha par-dessus lui, et s’enfuit, comme une bombe qui éclate, en pierres, briques et plâtras. Une vache tourbillonnante se heurta à l’un des plus gros blocs et s’écrasa comme un œuf. C’était un fracas qui faisait ressembler tous les plus violents fracas sa vie passée au bruit de la poussière qui tombe, et qui fut suivi par une gamme descendante de moindres fracas. Un vent puissant mugissait dans l’air et sur la terre, si bien qu’il pouvait à peine lever la tête pour regarder. Pendant un certain temps, il fut trop essoufflé et trop étonné pour voir même où il se trouvait et ce qui était arrivé. Son premier mouvement fut de tâter sa tête, et de s’assurer que ses cheveux couchés par le vent étaient bien les siens.