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les pirates de la mer

— Je pensais — niam, niam — que je pourrais peut-être — niam, niam — faire un miracle avec Mme Minchin — niam, niam — la rendre meilleure…

M. Maydig reposa son verre et parut incrédule.

— Elle est… Elle déteste qu’on se mêle de ses affaires, vous savez, monsieur Fotheringay. Et, à vrai dire, il est bien onze heures passées et elle est probablement couchée et endormie. Pensez-vous, somme toute…

M. Fotheringay réfléchit à ces objections.

— Je ne vois pas pourquoi ça ne se ferait pas pendant son sommeil.

Un moment, M. Maydig s’opposa à cette idée, puis enfin il céda. M. Fotheringay émit ses ordres, et un peu moins à l’aise, peut-être, les deux hommes continuèrent leur repas. M. Maydig s’étendait sur les changements qu’il s’attendait à trouver chez sa gouvernante, le lendemain, avec un optimisme qui semblait, même au bon sens d’après-dîner de M. Fotheringay, quelque peu forcé et exagéré, quand une série de bruits confus se firent entendre au-dessus d’eux. Leurs yeux s’interrogèrent et M. Maydig quitta en hâte la table, M. Fotheringay l’entendit appeler sa gouvernante, puis monter doucement l’escalier.

Au bout d’une minute ou deux, le clergyman revint, le pas léger, la face radieuse.