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les pirates de la mer

difficile d’accepter les détails qui suivent, parce qu’entre autres choses ils comportent la conclusion que lui ou elle, le lecteur ou la lectrice en question, durent périr d’une façon violente et sans précédent dans cette mémorable soirée. Dans le cours subséquent du récit, tout cela deviendra parfaitement clair et croyable, comme tout lecteur intelligent et raisonnable l’admettra. Mais ce n’est pas le lieu de terminer cette histoire, au milieu de laquelle nous sommes à peine parvenus. D’abord, les miracles accomplis par M. Fotheringay ne furent que de timides petits miracles, avec les petits objets et les bibelots de la pièce, aussi faibles que les miracles des théosophes, et malgré cela reçus avec une crainte respectueuse par son collaborateur. Pour lui, il aurait préféré en finir sur-le-champ avec l’affaire Winch. Mais M. Maydig ne le lui permit pas. Après qu’ils eurent accompli une douzaine de ces trivialités domestiques, le sens de leur pouvoir augmenta, leur imagination commença à montrer des signes de stimulation et leur ambition grandit. Leur première grande entreprise fut due à la faim et à la négligence de Mme Minchin, la gouvernante de M. Maydig. Le repas auquel le clergyman conduisit M. Fotheringay était certainement mal servi, et peu appétissant pour deux laborieux faiseurs de miracles ; mais ils étaient assis déjà et M. Maydig discourait avec tristesse plutôt qu’avec colère sur les