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les pirates de la mer

— Maintenant, il m’est plus facile d’expliquer pourquoi je suis venu vous voir, — dit M. Fotheringay.

Il entama alors le récit fort long et compliqué de ses étranges expériences, commençant par l’histoire de la lampe du Long Dragon et s’embarrassant en des allusions persistantes à Winch. Tandis qu’il parlait, l’orgueil passager qu’avait causé la consternation de M. Maydig disparut ; il redevint le très ordinaire M. Fotheringay qu’il était dans l’existence quotidienne. M. Maydig écoutait attentivement, et son aspect changeait aussi, suivant les phases du récit. Tout à coup, tandis que M. Fotheringay racontait le miracle du troisième œuf, le clergyman l’interrompit avec un geste rapide de la main.

— C’est possible, — dit-il, — c’est incroyable. C’est stupéfiant, certes, mais cela concilie un grand nombre de surprenantes difficultés. Le pouvoir d’accomplir des miracles est un don, une qualité particulière comme le génie ou la double-vue. Jusqu’à présent il ne s’est rencontré que très rarement et chez des gens exceptionnels. Mais dans ce cas… J’ai toujours été surpris des miracles de Mahomet, et de ceux des Ioghis et de ceux de Mme  Blavatsky, c’est bien naturel, n’est-ce pas ? Oui, c’est simplement un don. Et cela corrobore si merveilleusement les arguments de ce grand penseur — et la voix de M. Maydig fit une révérence — Sa Grâce