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l’homme qui pouvait accomplir des miracles

Il resta seul !

M. Fotheringay n’accomplit aucun autre miracle cette nuit-là et il ne s’inquiéta pas non plus de ce que devenait sa canne fleurie. Il rentra aussitôt en ville, et, plein d’un tranquille étonnement, regagna sa chambre.

— Seigneur ! — pensait-il, — c’est un puissant don… un don extrêmement puissant… Je n’avais pas l’intention d’en faire pareil usage, non réellement… Je me demande comment peut bien être l’Enfer !

Il s’assit sur le rebord du lit pour retirer ses bottines. Subitement frappé d’une heureuse idée, il transféra l’agent de police à San-Francisco, et, sans plus intervenir dans les causes normales, il se mit sagement au lit. La nuit, il rêva de la colère de Winch.

Le lendemain, M. Fotheringay apprit deux intéressantes nouvelles. Quelqu’un avait planté un très beau rosier grimpant contre le mur de la propriété de M. Gomshott aîné, et l’on devait draguer la rivière jusqu’au moulin pour retrouver l’agent Winch.

Toute cette journée, M. Fotheringay resta distrait et pensif ; il ne fit aucun miracle, non plus que le jour suivant, excepté l’envoi de quelques provisions à Winch, et l’achèvement de son ouvrage avec une ponctualité parfaite, en dépit du