Page:Wells - Les pirates de la mer et autres nouvelles, trad Davray, 1902.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
les pirates de la mer

le milieu de la nuit, il était persuadé que son pouvoir devait être d’une qualité particulièrement rare et piquante, ce dont il avait eu déjà l’idée vague, mais aucune assurance certaine. L’effroi et la perplexité que lui avait causés sa première découverte étaient maintenant atténués par l’orgueil de sa singularité et de vagues suggestions d’utilité. Il entendit sonner une heure à l’horloge de l’église et comme il ne lui vint pas à l’idée que ses occupations journalières pussent être remplies miraculeusement, il se remit à se déshabiller afin de s’étendre dans son lit sans plus de délai. Comme il s’efforçait de passer sa chemise par-dessus sa tête, il eut une brillante idée.

— Je veux être dans mon lit, — dit-il, et il s’y trouva. — Déshabillé, — stipula-t-il ; et, trouvant les draps froids : — avec ma chemise de nuit… non, avec une belle chemise de nuit de flanelle fine. Ah ! — fit-il, avec une immense jouissance. — Et maintenant que je m’endorme confortablement.

Il s’éveilla à l’heure habituelle, et resta pensif pendant tout le déjeuner, se demandant si ses expériences de la nuit précédente n’étaient pas tout simplement un rêve d’une particulière vivacité. À la fin, il se résolut à de prudentes expériences. Par exemple, il eut trois œufs pour son déjeuner ; deux que l’hôtesse lui apporta, bons sans doute ; mais non de première fraîcheur, et