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l’homme volant

grande et la pose du cipaye quelque peu plus pénible. Mais il n’y avait que ce moyen ou rien… et, pour vous le dire sans plus de détour, je descendis en parachute.

« Je pris un grand cercle de toile de la tente, environ trois fois grand comme ce tapis de table. Je fis un trou dans le milieu, je liai huit cordes autour qui se réunissaient au centre pour former un parachute. Les autres me regardaient, croyant sans doute à quelque nouveau genre de délire. Alors j’expliquai mon plan aux deux réguliers, et, aussitôt que le rapide crépuscule fut devenu nuit pleine, je risquai l’expérience. Les deux hommes tinrent l’instrument élevé et je pris mon élan de toute la longueur de la plate-forme. Mon parachute s’emplit d’air comme une voile, mais je dois avouer qu’arrivé au bord j’eus la venette et je m’arrêtai court.

« Mais j’eus aussitôt honte de moi-même ; je retournai à l’extrémité de la plate-forme et me lançai de nouveau. Cette fois, je sautai — avec une sorte de sanglot, je me le rappelle — je sautai en plein dans le vide, avec la grande voile blanche qui se gonflait au-dessus de moi.

« Mes pensées durent se précipiter avec une vitesse effrayante. Il sembla s’écouler un long moment avant que je pusse être sûr que mon instrument resterait droit. D’abord, il se balança de côté et d’autre. Puis, je remarquai la muraille de rocs qui