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l’homme volant

J’aper- alors un des cipayes qui s’était assis à trente mètres plus bas. Il s’était arrêté, sans un mot, pour ne pas donner d’inquiétude apparemment. De nouveau, je commandai halte. Je dis à Hooker d’essayer d’abattre quelques ennemis et je retournai vers l’homme qu’une balle avait atteint à la jambe. Je le pris dans mes bras et le portai jusqu’à la mule sur laquelle je l’installai, — la pauvre bête était déjà suffisamment chargée avec la tente et les autres fourbis que nous n’avions pas le temps de détacher. Quand j’eus rejoint le reste de la troupe, Hooker avait sa carabine vide à la main et indiquait, en riant, vers le haut de la vallée, une tache noire immobile. Tous les autres ennemis s’étaient dissimulés derrière des roches ou avaient fui au delà de la courbe.

« — À cinq cents mètres, fit Hooker ; et je parie que je l’ai touché en pleine tête.

« Je l’engageai à recommencer un aussi beau coup, et nous nous remîmes en route.

« La pente maintenant devenait plus abrupte, et le sentier moins marqué à mesure que nous montions. Bientôt, au-dessus et au-dessous de nous, ce ne furent plus que des falaises.

« — C’est le plus beau chemin que j’aie vu dans ce pays de Lou-Chaï, dis-je pour encourager les hommes, mais, en moi-même, je redoutais ce qui allait arriver.