Page:Wells - Les pirates de la mer et autres nouvelles, trad Davray, 1902.djvu/210

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
210
les pirates de la mer

res aussi glissantes que de la glace. C’est là que je laissai tomber ma carabine. Plus tard, les sapeurs firent sauter le rocher à la dynamite pour faire la voie plus commode que vous connaissez. Dans ce temps-là, on suivait par le bas, au long des hauts rochers à pic et il fallait sans cesse contourner la rivière, sans compter qu’on devait la traverser une douzaine de fois sur une longueur de trois kilomètres.

« Nous arrivâmes en vue de la place le lendemain matin de bonne heure. Vous savez où elle se trouve ! Sur un contrefort à mi-chemin entre les hauteurs, et comme nous commencions à apprécier la trompeuse tranquillité du village ensoleillé, nous nous arrêtâmes pour tenir conseil.

« Alors en guise de bienvenue, ils nous envoyèrent un morceau d’idole de cuivre : le bloc descendit la pente droite, passa à un pouce de mon épaule et tamponna la mule qui portait les provisions et les ustensiles.

« Jamais, ni avant cela, ni depuis, je n’entendis de pareil vacarme. À ce moment nous aperçûmes un certain nombre de gentlemen portant des fusils à pierre, revêtus d’espèces de torchons à carreaux de couleurs, et faisant un détour au long d’un sentier entre le village et les hauteurs vers l’est.

— « Volte-face ! commandai-je, et espacez-vous. « Avec cet encouragement, mon expédition de dix