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les pirates de la mer

m’aperçus que les deux bougies, sur la petite table, auprès de la cheminée, étaient éteintes. Je me relevai immédiatement.

— Bizarre ! — fis-je, — les aurais-je soufflées moi-même dans un moment d’absence ?

Je revins vers la cheminée, rallumai une bougie et au même moment j’en vis une autre, à l’applique de droite de l’un des miroirs, clignoter et s’éteindre net ; presque immédiatement la seconde en fit autant. Il n’y avait pas à s’y tromper. La flamme s’éteignait comme si les mèches avaient été soudain pincées entre le pouce et l’index, laissant la mèche noire sans charbonner ni fumer. Tandis que je restais là, bouche bée, la bougie au pied du lit s’éteignit et les ombres semblèrent faire un pas de plus vers moi.

— C’est trop fort ! — dis-je.

Aussitôt une d’abord, puis une seconde bougie du dessus de la cheminée s’éteignirent aussi.

— Que se passe-t-il ? — criai-je avec, dans la voix, un ton aigu et bizarre que je ne pus empêcher.

La bougie sur la garde-robe s’éteignit et celle que j’avais rallumée dans l’alcôve suivit aussi.

— Assez comme ça ! j’ai besoin de ces lumières ! commandai-je sur un ton de facétie à demi inquiet, et frottant une allumette pendant ce temps pour rallumer les bougies de la cheminée. Mes mains tremblaient tellement que deux fois je frottai à côté du papier de verre de la boîte. Au moment où