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les pirates de la mer

l’air, et il se rappelle le torrent de bulles qui écumait contre la vitre. À chaque instant, il s’attendait à la voir voler en éclats. Tout à coup, quelque chose comme une immense roue sembla se mettre à tourbillonner dans sa tête, le compartiment capitonné commença à tourner autour de lui, et il s’évanouit. Puis ses souvenirs cessent jusqu’au moment où il se retrouva dans la cabine et entendit la voix du docteur. »

Telle est la substance de l’extraordinaire histoire qu’Elstead narra par fragments aux officiers du Ptarmigan. Il promit de la fixer par écrit plus tard, mais son esprit était surtout préoccupé par les améliorations de son appareil, améliorations qui furent exécutées à Rio.

Il nous reste simplement à dire que, le 2 février 1896, il opéra sa seconde descente dans l’abîme de l’Océan, avec les perfectionnements que sa première expérience lui avait suggérés. On ne saura probablement jamais ce qui est arrivé. Il n’est pas revenu. Le Ptarmigan louvoya autour du point de sa submersion, le cherchant en vain, pendant treize jours. Puis il revint à Rio, et la nouvelle fut télégraphiée à ses amis. L’affaire en reste là pour le présent. Mais il est peu probable qu’aucune nouvelle tentative soit faite pour vérifier cette étrange histoire des cités jusqu’ici insoupçonnées de l’abîme des mers.