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les pirates de la mer

bre de touffes hérissées et plates d’une riche couleur pourpre et noire qu’il décida devoir être quelque espèce d’oursin, et de petites choses avec des yeux très larges ou aveugles ayant une curieuse ressemblance, les unes avec les cloportes, les autres avec les homards, rampaient paresseusement dans la traînée de lumière et disparaissaient de nouveau dans l’obscurité en laissant derrière eux des sillons dans la vase.

« Soudain la multitude voltigeante des petits poissons vira et s’avança vers lui comme une volée d’étourneaux pourraient le faire. Ils passèrent au-dessus de lui comme une neige phosphorescente, et il vit alors, derrière eux, une créature de dimensions plus grandes qui s’avançait vers la sphère.

« D’abord, il ne put la distinguer que vaguement, figure aux mouvements indécis et suggérant de loin un homme en marche ; puis elle entra dans le rayonnement lumineux que projetait la lampe. Au moment où la lumière la frappa, elle ferma les yeux, éblouie. Elstead la contempla avec stupéfaction.

« C’était un étrange animal vertébré. Sa tête d’un pourpre sombre, rappelait vaguement celle d’un caméléon, mais le front était si élevé et la boîte crânienne si développée qu’aucun reptile n’en possédait encore de semblables. L’équilibre vertical de sa face lui donnait la plus extraordinaire ressemblance avec celle d’un être humain. Deux yeux