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dans l’abîme

Je suppose qu’il faut quelques minutes pour que sa corde s’enroule.

— J’avais oublié cela, — dit Weybridge, évidemment soulagé.

Alors commença l’attente, Lentement, une minute s’écoula, et aucune sphère ne sortit des flots. Une autre minute suivit, et rien ne vint rompre la houle huileuse. Les matelots s’expliquaient les uns aux autres l’importance de l’enroulement de la corde. Les agrès étaient pleins de figures attentives.

— Montez, Elstead, montez ! — cria impatiemment un matelot à la poitrine velue, et les autres reprirent et crièrent comme s’ils réclamaient la levée du rideau au théâtre.

Le commandant leur lança un regard irrité.

— Naturellement, si l’accélération est moindre que deux, — dit-il, — il sera plus longtemps. Nous ne sommes pas absolument certains que ce soit là une donnée exacte. Je ne crois pas aveuglément aux calculs.

Steevens donna brièvement son assentiment. Personne sur le gaillard d’arrière ne parla pendant une couple de minutes. Alors l’étui de la montre de Steevens cliqua.

Lorsque, vingt et une minutes plus tard, le soleil atteignit le zénith, ils attendaient encore l’apparition de la sphère, et pas un homme à bord n’avait osé murmurer que tout espoir était perdu. Ce fut Wey-