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un étrange phénomène

au large d’un îlot rocheux au sud des Antipodes. Une embarcation avait abordé de nuit pour recueillir des œufs de pingouin, et, comme un orage menaçait, l’équipage qui montait la chaloupe avait attendu jusqu’au matin avant de rejoindre le navire. Atkins était du nombre, et il corrobora mot pour molles descriptions que Davidson nous avait faites de l’île et du navire. Il ne reste le moindre doute dans l’esprit d’aucun de nous que Davidson ait réellement vu l’endroit. De quelque façon inexplicable, tandis qu’il errait ici et là dans Londres, sa vue se mouvait d’une manière correspondante dans cette île lointaine : comment ? c’est là encore un mystère impénétrable.

Avec ceci, se termine la remarquable histoire des visions de Davidson. C’est, peut-être, le cas le plus authentique que nous ayons d’une vision réelle à distance.

D’explication, il n’en est pas de probable, sinon celle qu’a émise le professeur Wade. Mais elle implique une quatrième dimension et une théorie aventurée sur les diverses sortes d’espaces. Dire qu’il y a eu un nœud dans l’espace me semble parfaitement absurde, mais peut-être est-ce parce que je ne suis pas mathématicien. Quand j’objectai que rien ne changerait ce fait, que les deux endroits sont séparés l’un de l’autre par une distance de plus de 10.000 kilomètres, il me répondit que deux points