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culier, par l’effort qu’elle exige, par son étrange anomalie, est énorme. L’horreur dans cette guerre a détruit plus d’hommes que ne firent tous les arcs de Crécy.

Presque tout le caractère terrible de cette guerre est dû à sa machinerie nouvelle de destruction que la science a rendue possible. La blessure ou la destruction globale d’hommes par des instruments qu’auparavant on n’avait jamais vus, sans la moindre chance de rendre la pareille, a été sa plus constante caractéristique. Vous ne pouvez ouvrir un journal, quelle qu’en soit la date depuis le début de la guerre, sans y lire des récits d’hommes brûlés, échaudés et noyés par l’éclatement de torpilles sous-marines ; d’hommes tombant du ciel du haut d’aéroplanes brisés ; de femmes et d’enfants à Anvers, à Paris, même en Angleterre, mutilés terriblement ou mis en pièces par des bombes aériennes ; d’hommes écrasés ou ensevelis vivants