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sur l’Irlande ou Carlyle sur la guerre franco-allemande c’est déguster dans sa perfection ce tempérament qui pousse à la haine.

Une grande partie de ce caractère littéraire belliqueux est pathologique. Les hommes plongés dans l’étude et emmurés dans les universités attrapent des maladies de foie et de cœur, ils souffrent de timidité, de la persuasion d’un mérite excessif et négligé, mélancolie de vieille fille, et de la haine de toutes les gaietés de la vie. Et leur souffrance s’exhale en des pensées sauvages. Un bain vigoureux quotidien, une société mélangée, la suppression complète de la bière, de l’alcool et du tabac et deux heures de hockey dans l’après-midi feraient probablement des hommes des plus tolérants de tous ces militaristes professionnels enragés. Un régime de ce genre aurait été certainement le salut de Froude et de Carlyle. Il aurait probablement épargné au monde les vitupéra-