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« Sous un autre rapport, l’organisation intensivement monarchique et aristocratique de l’Empire allemand sera un obstacle à la synthèse politique des peuples germaniques. De petits peuples avantageusement situés, et saturés des idées de liberté individuelle, tels que la Hollande et la Suisse, sont des facteurs indispensables dans cette synthèse. On s’imagine, au besoin, un Suisse allemand acceptant d’être incorporé à un grand État pangermanique républicain, — mais ployer le genou devant le Dieu des Pères de Sa Majesté Impériale devient, pour un homme qui a le respect de lui-même, un exploit singulièrement plus difficile.

« En outre, avant que l’Allemagne puisse s’unifier jusqu’à l’Est, il lui faudra combattre la Russie ; et avant qu’elle s’unifie à l’Ouest, il lui faudra combattre la France, peut-être aussi l’Angleterre, ou même ces deux puissances alliées. Je suis persuadé qu’on déprécie infiniment trop la force militaire de la France et, à ce sujet, il faut lire Jean de Bloch. Indiscutablement, les Français