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chose qu’on a tant de peine à obtenir en France. À tous ces avantages, le volume de M. Cordier joint celui d’être imprimé sur un beau et solide papier et de nous offrir une belle gravure du portrait de Beaumarchais par Cochin. Portrait notable ! La figure est celle d’un fermier général ou d’un surintendant des finances, qui unirait le noble goût des lettres à l’intelligence des affaires. Le regard est net, sans émotion. Aucun trait ne marque le terrible esprit, la profonde philosophie morale et politique, la délicieuse poésie que Beaumarchais a répandues à pleines mains dans sa trilogie. Faut-il tout dire ? Il y a du maltôtier et de l’aigrefin dans ce profil élégant et froid.

Pour passer de Beaumarchais à l’ouvrage de M. Adolphe Jullien, pas n’est besoin de transition. Précisément, l’ouvrage de M. Jullien se termine par le récit de la fameuse représentation du Barbier, donnée par Marie-Antoinette à Trianon en 1785.

M. Adolphe Jullien est l’une des personnalités de Paris. Qui n’a lu, au moins quelquefois, son feuilleton musical du Français ? Critique musical, M. Adolphe Jullien s’attache à des règles et défend un système. Il n’y va pas, en général, de main morte. C’est qu’il a de qui tenir. Son grand-père était professeur d’humanités. Son père — vit-il toujours ? — était, de son métier, grammairien et rhé-