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mesure que les talents perdent en ampleur, que les œuvres deviennent médiocres, que les thèmes du drame ou de la comédie siègent moins sur le haut ou s’écartent davantage des directions universelles de l’âme et de l’histoire. On doit ajouter, pour être tout à fait juste, que, dans le moment privilégié du processus littéraire et poétique d’un peuple où surgissent ses premiers chefs-d’œuvre dramatiques, l’appétit du théâtre est aussi frais et aussi vif chez le public que l’est la faculté de création chez les auteurs qui travaillent pour le théâtre. Dans les siècles suivants, il faut à l’appêtit du public des condiments dont il n’avait pas d’abord besoin.

C’est ce qui explique qu’au temps où nous sommes M. Perrin ait introduit presque fatalement à la Comédie-Française une sollicitude exagérée du costume et du décor qu’on n’y connaissait pas auparavant, et c’est ce qui explique aussi, quoique M. Perrin ait agi sous l’empire de circonstances impérieuses, que des juges d’un esprit judicieux lui aient pu raisonnablement reprocher tout son étalage de mise en scène. Il est quelquefois difficile d’absoudre M. Perrin sur ses goûts magnifiques ; il est presque toujours impossible de le déclarer coupable sans circonstances atténuantes.

Ce n’est pas la faute de M. Perrin si le développement de la poésie lakiste et romantique a rendu