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quand l’illustre metteur en scène Montigny s’est avisé, pour la première fois, d’appeler au secours du drame et de la comédie l’ameublement, de prendre pour auxiliaire le tapissier.

Au temps de Molière, la décoration proprement dite équivalait à rien, soit sur la scène, soit dans la salle. M. Perrin mentionne et signale au cours de son récit un manuscrit fort intéressant de la Bibliothèque nationale ; c’est un registre commencé vers 1620 par Laurent Mahelot, chef machiniste de la troupe de l’Hôtel de Bourgogne, et continué par ses successeurs ; de telle sorte qu’il embrasse une période de soixante ans et se prolonge jusqu’à sept années après que s’est opérée la fusion de la troupe de l’Hôtel de Bourgogne avec celle de Molière. Que dit le registre de la décoration nécessaire au Misanthrope ? « Pour la représentation du Misanthrope, il faut six fauteuils. » simplicité des chefs-d’œuvre ! Nous savons par un autre document qu’en 1719 encore l’éclairage de la salle du Théâtre-Français ne coûtait pas plus de vingt et un francs par soirée ; il se faisait au moyen de deux cent soixante-huit chandelles, pesant ensemble quarante livres. Aujourd’hui, l’éclairage de l’Opéra, qui se fait au moyen de huit mille cinq cents becs de gaz, coûte mille trois cents francs par soirée ; soit pour cent représentations, cent trente mille francs. Pour ce qui est du décor proprement dit, depuis Cor-