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siens, leur léguant un avenir sûr et tranquille, pleurant doucement à ses petits-enfants qui pleuraient.


Aux honneurs nationaux qui ont été rendus le 1er juin à Victor Hugo, la Comédie-Française a tenu à joindre spécialement l’honneur d’une cérémonie artistique. Elle a consacré sa soirée du 15 juin à la mémoire du poète.

Elle a commandé, pour cette soirée, à M. Falguière un buste de Victor Hugo et à M. Paul Delair un à-propos en vers.

Dans la salle, les personnages officiels étaient rares. Quinze jours tout au plus s’étaient écoulés depuis les funérailles solennelles d’Hugo ; on n’a pu s’empêcher de remarquer le fait. Ni président de la République, ni président du Conseil, ni présidents des deux Chambres, ni ministres, pas même le ministre des beaux-arts ! Les autorités établies ont comblé Victor Hugo, le 1er juin, d’autant de canons, d’obusiers, de caissons, de cuirassiers, de généraux à plumes blanches et à plumes noires qu’il en pouvait souhaiter. Elles se sont abstenues de la cérémonie littéraire. La section de l’Institut, dont Victor Hugo était membre, a également brillé par son absence. M. Émile Augier n’est pas plus venu que M. Maxime Du Camp. M. Jules Simon, qui suit