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naient éloquents et s’illuminaient lorsqu’ils parlaient des beautés du notariat. Le morceau de M. Perrin traite à la fois de la théorie de la mise en scène et de son histoire. C’est moins un traité qu’un recueil de notes et de souvenirs personnels, choisis avec tact et reliés ensemble par un fil élégant et léger. Tout en est d’une justesse exquise. On est étonné de voir M. Perrin apprécier, comme il faut, au vol et en passant, d’antiques chefs-d’œuvre qu’on croyait bien qu’il détestait, puisqu’il ne les joue que le moins possible. C’est apparemment le public qui ne saurait plus les goûter, et qui aime mieux le tout contemporain. Et la première loi de M. Perrin entrepreneur de spectacles avant tout, est d’attirer le public, quel qu’il soit et de quelque façon que ce soit. Mais il ne s’agit pas aujourd’hui des erreurs ou des défauts de M. Perrin. Il s’agit de sa préface, qui est charmante et sur laquelle M. Sarcey lui-même renonce à gronder. Le lecteur me saura gré de lui mettre sous les yeux la page aimable et délicate où M. Perrin résume sa théorie de la mise en scène :


« Il doit en être d’un théâtre comme de ces maisons de grand air dont la bonne tenue nous charme dès l’abord. À peine a-t-on franchi le seuil qu’on éprouve comme une sensation de bien-être, tant tout y est bien ordonné, bien entendu. Tout nous