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sublime, au premier moment de la grandeur et au plus haut moment. Que lui fait le présent !


Arrive l’avenir, le gendarme de Dieu !


Il somme la Providence de se dépêcher ; il l’entend qui marche et prépare ses revanches ; c’est bien du mot Providence qu’il se sert ; il est Nahum, il est Daniel ; il a sur le sujet de la fin inévitable une confiance enragée dans cette Providence que ses yeux voient et que sent son âme. Qu’était-il, que pouvait-il pendant qu’il entassait contre le triomphateur les injures sur les injures et que tout lui était bon pour faire balle, le véhément, le superbe, le comique, le sinistre, le grotesque, et même le nauséabond et l’écœurant ! Quelle apparence que la voix qu’on étouffait, qu’on avait proscrite de France, qu’on proscrivait encore par delà les frontières, pénétrerait jamais jusqu’aux oreilles du peuple fasciné par le nom de Napoléon ! Et voilà qu’aujourd’hui le barde outlaw est lui-même sous l’Arc de Triomphe ! Il suit à son tour la voie triomphale ! Il met debout Paris et son peuple ! 2 décembre 1852 ! 1er juin 1885 ! Le cri de ces deux dates, rapprochées l’une de l’autre, est formidable. Mais que crient-elles ? Bossuet répondrait simplement et magnifiquement : « Ô vanité ! Ô néant ! Ô mortels