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Au risque de m’écarter un peu du théâtre, j’avertis, en terminant, le lecteur que l’une des curiosités du livre de M. Leveaux, c’est que l’auteur donne pour chaque série de Compiègne les noms des invités les plus célèbres ou les plus connus. Ces listes lui sont en général un sujet de réflexions mélancoliques. Comment M. le colonel d’Andlau qui… ! Comment M. Viollet-Le-Duc que… ! Comment M. Edmond About dont… ! Il ne revient pas en particulier d’Edmond About, cet homme « charmant » qu’il a vu, là-bas, en 1866, papillonner d’une aile si affairée autour du maître et des intendants du maître, qui adressait de si jolis vers à l’impératrice, à l’impératrice-étoile, comme on dirait en grammaire hugolesque :


NoÉtoile, d’où viens-tu ? Viens-tu de l’Orient ?
NoConduis-tu les bergers vers l’étable bénie ?
No · · · · · · · · · · · · · · ·
Non. Je Es-tu l’étoile du matin ?
· · · · · · · · · · · · · · · · · ·
Non. Je te reconnais, c’est Dieu qui t’a placée,
Étoile du bonheur, sur quelques fronts humains,
Pour qu’au rayonnement d’une auguste pensée
Les peuples égarés retrouvent leurs chemins.


On peut tirer, en 1885, de la lecture des listes d’invités de Compiègne une conclusion plus générale, sinon beaucoup moins amère que les mélancolies de