Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/336

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

léon 1er. Les deux souverains que je nomme ici furent, en ces matières de l’esprit, deux juges supérieurs ; bien différents, il est vrai, en leurs procédés, l’un qui couvrit les lettres et l’esprit de la protection la plus délicate et leur laissa la liberté la plus large, l’autre qui les traita avec sa férocité habituelle et les tint sous le joug, ni plus ni moins que tout le reste. Napoléon III, à l’égard des lettres, avait des velléités et de bonnes intentions ; il sentait qu’elles sont en France une partie essentielle du gouvernement ; la nature et son éducation ne l’avaient pas préparé pour le rôle royal d’ami des lettres. Lorsqu’il eut perdu l’un après l’autre Billault, Fould et Morny, qui d’ailleurs ne donnaient des conseils sur le sujet que de loin en loin, il ne trouva plus de ministre pour l’aider dans une tâche à laquelle il ne suffisait pas lui-même.

Les spectacles de Compiègne ne peuvent malheureusement nous renseigner que d’une façon incertaine sur les goûts de Napoléon III. M. Leveaux nous dit que le programme en était toujours réglé par Bacciocchi, surintendant des théâtres, et il est probable que, la surintendance des théâtres ayant été supprimée pour faire place à une direction du ministère d’État, M. Camille Doucet, directeur général de l’Administration des théâtres depuis 1866 fut chargé, aux lieu et place de Bacciocchi, de