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butes sur le livre saint, cette confession de foi mahométane par manière d’orthodoxie, cette énumération et cette abjuration bouffonne de toutes les religions professées par les hommes !… Mais tout cela ressemble à s’y méprendre à un chapitre de l’Essai sur les mœurs ou du Dictionnaire philosophique mis en action ! On est confondu quand on songe que tout cela a été composé et représenté, en 1670, devant la cour de France et pour l’édification du roi très chrétien.


Il me faut changer d’air. Je vais partir pour Hombourg. Autant que les nécessités d’une cure m’en laisseront le loisir, j’adresserai des notes sur mon séjour en Allemagne.

Une ville à la fois allemande et cosmopolite comme Hombourg n’est pas pour l’observateur qui s’y concentre un mince sujet d’observation. Hombourg a été de 1622 à 1866 la capitale d’un petit État souverain, le landgraviat de Hesse-Hombourg. C’est maintenant le chef-lieu du cercle du Taunus, district de Wiesbaden, province de Hesse-Nassau, royaume de Prusse. La population de Hombourg, en temps ordinaire, hors saison, est de huit mille habitants dont deux tiers protestants, le reste catholique ou israélite. La ville est la résidence d’un Landrath, d’un directeur de police, d’un tribunal civil et crimi-