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beau-père intervient entre Ménechme Ravi et sa femme Orazie, c’est pour leur peindre les devoirs de leur état avec la gravité d’un patriarche.


Mon fils, ce nœud sacré qui joint vos destinées
Vous doit faire autrement employer vos années,
Et la nécessité d’être unis à jamais
Doit établir chez vous le respect et la paix.
Son bien vous touche plus que l’intérêt d’un autre ;
Quand vous le dissipez, vous dissipez le vôtre,
Vous relevez l’hymen dont les sacrés arrêts,
Comme ils joignent vos corps, joignent vos intérêts.


Ce noble vieillard descend peut-être du Socer de Plaute ; mais il est beaucoup plus étroitement apparenté avec le Géronte du Menteur ; il présage celui-ci et l’annonce.

J’ai mis Rotrou en face de Plaute et je dis à mes lecteurs : « Voilà comme on décalque ! Voilà comme on copie en ayant l’air de transformer ! » Je peux les faire passer maintenant à Shakspeare et à Regnard ; ils diront d’eux-mêmes : « Voilà comme on conquiert ! Voilà comme on invente en ayant l’air de copier ! »

Les commentateurs de Shakspeare ont beaucoup discuté pour savoir dans quelle traduction anglaise Shakspeare avait pu lire les Ménechmes. J’espère qu’ils le découvriront. En attendant qu’ils fixent ce point, l’essentiel est qu’on ne peut contester que