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lire à vos enfants des deux sexes, une bonne carte à la main ; cela leur vaudra bien leur classe de géographie au lycée de filles ou au lycée de garçons. M. Jules Verne continue d’écrire soit par appétit du travail, soit par métier et pour soutenir son train de vie. Dès à présent il a fait et parachevé son œuvre. Il a marqué sa place dans l’élite, hélas bien peu serrée de cette seconde partie du xixe siècle. D’autres, qui ont visé plus haut que lui, tomberont vite. L’heureux Jules Verne s’est arrangé sa chapelle au temple de Mnémosyne, une chapelle durable, où Euterpe le montre à Uranie qui sourit. Nous avons possédé en ce milieu de siècle trois conteurs de choix : lui, Hetzel, en littérature P.-J. Sthal, et le poète, un en deux personnes, qui signe ses idylles et ses épopées familières de la raison sociale Erckmann-Chatrian. Si l’on ne regarde qu’à l’état civil, M. Hetzel appartient à une génération un peu plus ancienne que les deux autres. Si l’on regarde à l’âge spirituel, il est leur contemporain, car il est arrivé à la possession la plus complète de son talent de 1852 à 1865 dans le même moment littéraire et historique, où Jules Verne et Erckmann-Chatrian touchaient à l’épanouissement de leur réputation. Tous trois ont tranché également, bien qu’à divers titres, sur la direction générale qu’ont suivie les intelligences, les esprits et les carac-