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lement de soumettre cet amas de chef-d’œuvres aux sommités du « Café du Roi », qui se moquèrent bien d’eux. Mais les deux amis avaient foi dans leur vocation. Ils composèrent à Paris même la Chasse et l’Amour, qu’un habitué du café se chargea de présenter et fit recevoir à l’Ambigu. Les sept premières scènes sont de Dumas. Malheureusement, la plus jolie de la pièce, celle qui a le plus la tournure scénique, est la onzième, qui appartient à Leuven. De Leuven aussi sont les vers philosophiques :


Un seul instant examinez le monde ;
Vous ne verrez que chasseurs ici-bas…
· · · · · · · · · · · · · · · ·
Un intrigant, rampant dans l’antichambre,
Chasse un cordon, un regard, des faveurs…


Dumas y mettait plus de rondeur. Son chasseur chantait :

Car, pour mettre à bas un lièvre,
Je suis un fameux lapin.


À l’Ambigu, le succès fut fort beau pour le temps. Quarante représentations consécutives. À la Porte-Saint-Martin, Dumas ne fut pas moins heureux avec la Noce et l’Enterrement. On trouve dans cette pièce une scène, assez franchement bouffonne ; celle